Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

16 juin 2005

le sacristain 11-6

Deux silhouettes non-curistes : le curé et son sacristain. L’un va en auto desservir sa grande paroisse autour d’Allevard, l’autre le rejoint à pied n’ayant pas peur des kilomètres, et assurant, m’a-t-on dit, en plus du lutrin, de la disposition sur l’autel des objets de culte, le jardinage du curé et de menus services d’assistance. L’un est gros, plutôt bedonnant, carré, assuré, l’autre est furtif, timide, maladroit. Il sait lire tout-de-même.
Curieux cet équipage ! Il y a si peu de curés en zone montagnarde comme en plaine. Alors en plus un sacristain !
On a entendu en passant devant ou derrière l’église (pas moi ! mais « on » me l’a rapporté) le curé gronder fort son sacristain. Pour ne pas dire lui passer « un sacré savon » Pourquoi ?
Retour de promenade, le Bréda m’a soufflé la chanson de « La fille à la porte de l’église »

J’veux dire Bonsoir au sacristain
Pas au curé et sa bedaine
L’est bien plus beau le sacristain
L’est bien plus beau depuis c’matin

Depuis c’matin j’l’ai embrassé
Derrière l’église sans sa chemise
Sans sa chemise il a osé
Depuis c’matin mon sacristain

Les cloches à toute volée
Dedans et autour de l’église
Chantent la grande joie permise
pour moi et pour mon fiancé

Pourquoi les portes sont fermées
Pourquoi personne ne les ouvre
Qu’ai-je donc fait à ce curé
Pour qu’à l’église ne puisse entrer ?

Sainte Marie, mère de Dieu
Dites au curé qu’il se trompe
Je suis fière, je n’ai pas honte
Que le sacristain m’ait baisée

Demain je recommencerai
Je l’attendrai derrière l’église
J’aurai reprisé sa chemise
Et toute nue la lui rendrai

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