Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

01 juillet 2005

Sète-soir I 29-6

Sète-Soir 1

1H : Et puis voilà ! Se retrouver à attendre la nuit sur un autre rivage. Une nuit sage, silencieuse, calme … si possible.
Les gabians se sont tus alors que la ville continue de brailler, appeler, crisser sur les chapeaux de roues, striduler ses rengaines … Voitures qui passent, sono en délire, « à toute brezingue » hurlant leur jeunesse à décibels pour s’en convaincre.
Les gabians : à l’arrivée ce sont eux qui ont pris d’assaut en premier mes oreilles, le roulis de la rue ne servant que de fond sonore.
M raconte :
- le couvreur chez Josette a voulu récupérer sur le toit un outil oublié. Les gabians l’en ont empêché. Peut-être défendaient-il un nid oublié. Il a eu la frousse qu’ils attaquent. Il est redescendu sans son outil.
- M a aussi eu peur un jour. Un gabian se tenait sur la dalle des garages en face de son balcon et la regardait fixement. Il était là, immobile, silencieux. Elle a eu peur, est rentré à l’intérieur et a fermé la fenêtre.
Les gabians sont-ils des âmes mortes qui rodent pour récupérer un outil oublié ?

Le vent fait « carcasser » les volets. Le silence du dehors arrive enfin, occupé par une toux, par les horloges, les réveils cliquetant, cliquets du temps, dans cet appartement qui le mesure dans toutes les pièces. Une pendule dans le salon coasse comme une grenouille.
Les mouettes sont plus petites que les goélands, moins interrogatives, moins menaçantes et pourtant c’est par « Lou Gabian » que P a baptisé son bateau. Mâle assurance ? Nom plus chantant de l’occitan ?

Avec les pendules cette maison est tapissée de photos des arrière-petits enfants. J’aperçois les oreilles de H prises par de grosses boucles somptueuses à l’imitation des élégances maternelles. Dommage ! Je la préférais en petite fille !
Maintenant que la nuit est presque silencieuse j’aimerais aller la parcourir. Crainte d’éveiller les dormeurs. Me contenterai de cette promenade en mots.
J’écoute passer le temps.
Passant passeur, le temps ne me manque pas.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil