Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

03 juillet 2005

sète-soir III-2-7

BRINS DE RUE

Américaines sur le pont de la Savonnerie . La mère et la fille, la fille parle français ; je leur propose de les prendre ensemble dans leur appareil et pour le même prix dans le mien.

Rue Jean Marie Barrat 1924-1945, mort en déportation. Ancienne rue du Marteau.
On aperçoit le Poulpe sculpté sur La Placette rebaptisée Place Pierre Brossolette. L’histoire donne aux rues des noms de mémoire douloureuse. Le soleil aujourd’hui comme hier essaie de tout effacer.

Catherine et les arrosoirs de la rue Louis Blanc


Ils sont pendus, grappe colorée, au premier étage sur le balcon du 19. Ils pendent, allègres, dans la rue. Je les avais déjà remarqués et barbouillés à l’aquarelle. Je suis en train de les photographier quand une pimpante quinquagénaire ( de loin je ne vois que la jupe rouge) descend la rue en face de moi. Arrivée à mon niveau elle me sourit largement et nous entamons la conversation.
Elle s’appelle Catherine
Elle habite rue Pascal, à côté, depuis toujours. Elle soigne ses vieux parents tant que le Bon Dieu les lui laisse mais elle quittera Sète quand le Bon Dieu les rappellera. C’est trop triste Sète maintenant.
Plus de chaises sur le trottoir où on s’installe pour discuter. Plus de fête de quartier *avec les lanternes aux balcons, les interpellations d’une fenêtre à l’autre. Personne les dimanches l’hiver dans les rues.
Catherine pose volontiers pour une photo en pied comme les Américaines. Sauf que son sourire a l’accent d’ici. Qui prétend dans le journal que les Sètois ne sont pas aimables ? Ils sont ravis de faire connaissance et qu’on leur parle d’eux et de leur ville.
Il faut dire que je les choisis bien mes Sètois de Sète. Rue Maurice Clavel je croise un amusant équipage : une table posée sur un chariot de supermarché, convoyé par un homme, une femme. Je fais signe. Ils s’arrêtent pour la photo, en même temps reprennent l’équilibre branlant et la femme me confie aussitôt à quel point on est gentil à Sète, tenez ! Ce monsieur ( il a un accent maghrébin) lui a donné spontanément aide et assistance pour charrier la table !

Quel heureux hasard ! Le 19 de la rue Louis Blanc, l’unique maison à bouquet d’arrosoirs, est celle où a habité Marcelle avec ses parents. C’est dans cette même rue que vivait la famille de Pierre-Jean Vaillard ( qui se souvient du chansonnier du Grenier de Montmartre? )
Quand j’y retourne pour d’autres photos je tombe à nouveau sur Catherine donnant la main à un beau Sétois. J’espère pour elle qu’elle l’emmènera avec elle s’implanter dans l’Aveyron. Hé ! Pas si triste que ça Sète !
J’ai maintenant une copine de plus à Sète et son adresse complète.

Du Georges parlons-en ! ( Brassens bien entendu) Il se ballade en effigie sur la voiture des « Amis de Georges » spectacle et restauration tous le soirs. Il tapisse les éventaires des magasins : photos, caricatures, portraits. Il donne son nom à une salle de spectacle, à la rue elle-même. Il sourirait de pareille utilisation marchande de ses talents, retirerait peut-être la pipe de sa bouche pour ironiser
« Quand on est con, on est con … »


SETE-photos66
Originally uploaded by gelzy.



Le monsieur qui fait la pause au croisement de la rue Louis Blanc et de la rue Haute
C’est que ça monte !
Mais non je ne l’importune pas ! Il reprend son souffle.
Oh pas plus triste qu’ailleurs Sète ! Maintenant plus rien n’est pareil partout.
Sète c’était les ouvriers. Maintenant les sports d’hiver, plus de sous pour trois semaines de vacances ! ça baisse ça baisse le tourisme ! plus d’Américains !
Et pourtant j’en ai vu deux sur le pont !
Oh oui un ou deux ! la dame qui trouve triste Sète, elle a peut être des ennuis avec la famille.


La tête contre le mur. « C’est une pierre qu’ils ont taillée. Ça va vous faire une photo de plus. »
D’où vient-elle cette tête sculptée ? La banalité du mur de l’immeuble ne la justifie pas. Récupération d’un édifice disparu ? Imitation ? La tête m’intrigue. J’aimerais la faire parler.


Et les gabians, les gabians, les gabians

Ricanent rue Romain Rolland
Ont repéré que les gens au courant
Courent de plus en plus vite et n’ont jamais le temps
S’essoufflent pour un rien
Trouvent triste la ville
Ne font même plus d’efforts
Pour se tenir tranquilles

Les gabians coassent et croassent
Ne font la différence
Entre pain et fougasse
Mais savent bien trier
Sardines et mulets …

Les gabians
A force de tourner
Sur les toits des télés
Gabiantent, gabiachent, gabiardent …

Les joutes
Comment peut-on quitter Sète sans avoir applaudi les jouteurs ? La saison commence. Ceux-là sont les pitchounes, les ados. Tombent à l’eau ou se maintiennent sur la tantaine. Le galoubet n’est plus en direct d’une bouche musicale mais pré-enregistré. Sur les gradins près de la Criée aux poissons les spectateurs sont les copains, les mères, les sœurs … et deux passants qui n’ont pas oublié leurs appareils-photos. Retransmission légèrement différée pour cause d’incompétence mais que les lecteurs occasionnels de ce journal se rassurent ! Un jour viendra …



« un beau jour ou peut-être une nuit … »

La Saint-Louis C’est le 25 Août la fête patronale de Sète. « Avec mon frère et mon père on prenait les lanternes vénitiennes. On emportait une couverture . On mettait la couverture par terre à la Citadelle, là où il y a le phare tournant et on attendait le feu d’artifice » (Marcelle, 92 ans)

2 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

Où peut-on voir toutes les photos dont tu nous parle? J'ai hâte de les voir. Les as-tu mises sur Flickr? Quel nom?

(où en est la réparation de texte Sidonie?)

mardi, 05 juillet, 2005  
Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

voila, toutes les photos sont là et bien en place en plus! felicitations!

dimanche, 10 juillet, 2005  

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