Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

13 novembre 2005

ECRIRE (au passé)

NOVEMBRE 1983 Journal

( vers le premier livret de poésie, le divorce, reprise de cours de philosophie …)

J.G me donne l’impression d’être en représentation tant son naturel pour s’intéresser aux élèves, leur demander de lui apporter une épreuve, répondre au tél, bref ! être un homme actuel important, efficace, bien dans sa peau, me paraît forcé. Je l’aime bien. Je n’ai pas, moi, à jouer le rôle du poète qui parle « affaires » puisqu’il me donne ce rôle. Les poèmes de G. c’est d’abord dans sa bouche que cela est venu.
« Il faut écrire pour soi-même c’est-à-dire pour tout le monde et pour personne, pour ceux qui en voudront et non pour ceux qui en veulent »

Enseignement, éducation, Socrate …
Arriverai-je à écrire sans faire allégeance au professeur ? Simple analyse du texte sans me projeter, m’impliquer. C’est la formule, je dois m’y soumettre. Barrière entre les portions d’être pour développer chacune au mieux ? pour protéger chacune des autres ?
La vie cavale plus vite que ma plume. Je voulais fixer quelques impressions parisiennes dès le retour et puis le séjour à Sète se termine …
Je me veux de plus en plus dans un projet personnel mais voilà que l’image vers laquelle je tends s’est formée dans l’esprit des autres. Philippe, surveillant, me dit « tu écris… » D’où lui vient l’info, de France, de Paule ? Je ne nie pas. Je ne m’en sens pas fière autre mesure. Mes voies sont-elles pour autant tracées ? Sûrement pas. Mon « BRISE-BILLES, NIDS d’AGATHES » paraîtra en février. C’est sûr. Il reste encore à faire. Comment le faire ? Quel plan me donner ? Le temps si vite dévoré et les jours à moi encore si lourds tant que je n’ai pas déposé le dernier fardeau

Jour de ma mère. Jour de moi. Je lui ai lu mon poème. Elle a pleuré, dit-elle. J’ai pleuré aussi. Je lui ai dit « je t’aime »

(A Danielle M. qui m’encouragea à cette parution, passage chez elle dans la Drôme au w.e du 11 novembre)
« Tu le sauras si rien qu’un seul instant tu m’aimes
le gâteau était bon autant qu’un angélus
les arbouses ont laissé quelques gouttes de plus
C’est ce que j’espérais : le temps perdu se sème. »

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