Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

14 décembre 2005

GOUT DU MOT-JOUR


Marie Rouanet « Quatre temps de silence »
« A six heures du matin, le monde est en naissance et le gâteau du jour n’est pas encore entamé. Est-ce à moi seule qu’il appartient que son goût soit sans amertume ? »
***

Le jour s’était levé avant l’aurore
Un jour fringant

Un jour de pétale de rose sur une soucoupe en porcelaine

Un jour de montagne bleue reposant calme dans son pré comme une génisse en gésine

Un jour, on aurait dit « de miel » si les abeilles ne s’étaient rebiffées et n’avaient, grondantes, proclamé qu’elles travaillaient aussi bien de jour que de nuit

Le jour s’était levé du bon pied. On pouvait voir dès ses tout premiers pas qu’il ne s’arrêterait pas en chemin.

« Il y a un mur entre nous » dit-il et je me levai aussitôt pour abattre le mur.
Je pris ce qui me tombait sous la main
Le mot AURORE qui roule des AU graves et des O légers sur une route insoupçonnée la veille, avec des creux et des cassis
Le mot MONTAGNE. Il suffit qu’il s’installe pour que ma page s’élève, descende, cascade un peu, s’évase, se profile … Un mot de passe pour le mouvement, l’élan, l’assurance. Un mot solide comme roc.
« FRINGANT » vint ensuite sans doute pour approcher de moi un fier coursier métaphorique qui chevaucherait le jour en tous sens …

Sans mur, sans marteau-piqueur, mais avec la soucoupe en porcelaine, le jour et moi avons déjeuné à la santé de l’aurore.

1 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

"Le jour s’était levé du bon pied. On pouvait voir dès ses tout premiers pas qu’il ne s’arrêterait pas en chemin.

« Il y a un mur entre nous » dit-il et je me levai aussitôt pour abattre le mur."

Tu as une énorme facilité avec les mots que je goûte avec délice! Mais... j'espère, qu'il n'y a pas des problèmes graves dans ton couple. Un mur, c'est pas à négliger. J'espère, pour toi, pour vous aussi.

Inscris-toi à "google mail" et décharge "google talk" tous gratuits et nous pourrions parler de vif voix pour rien dès le matin, quand, avec une tasse dans le main, tu te sens seule, ou j'ai, comme ce matin, envie de t'entendre.

Et je te promets, en janvier, j'y serai - si tu le veux encore.

jeudi, 15 décembre, 2005  

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