Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

10 janvier 2006

REEL 10



REEL 10

Si être Réelle c’est être simplement et totalement au monde alors, aujourd’hui, en ce moment-même, j’y suis, j’en suis. Julie est arrivée hier au soir. Le soleil ce matin l’accueille plus qu’à bras ouverts, à bras multiples, comme les déités indiennes, dans tous les sens et dans tous les sens des mots. Le premier de ces mots ce matin qu’elle ait harponné est celui de GLAISE. Je fais appel à Alain Rey pour l’étymologie et de cette glaise première qui fut d’abord terre GLISSE, elle enclenche aussitôt sur les pétrissage, malaxage nécessaires après la première extraction pour obtenir le texte réel qui convienne à nos formes de langage, elles-mêmes passées par tous les creusets, les tours de potier que la vie nous a donnés. A charge pour nous de faire à cette glaise le cadeau de notre présence active, attentive, « recueillie » dirait mon ami Jean-Luc.
Aussi, pour me recueillir et bloguer un peu (hier panne d’ADSL) j’ai échappé aux entrées sur l’ordinateur toujours branché de Julie et atterri ici.
Je n’ « abonde » pas : autre terme resurgi ( celui-là envoyé par ma Maman) pour me dire l’affolement devant le trop que je ne peux maîtriser. Heureuse à en éclater, je dis Stop ! afin de trouver le rythme qui convient à mes artères. Stop à la technique, stop à la pluridisciplinarité. Stop ! Tout doux ! Une chose à la fois ! Je n’ai que deux yeux même si je possède plusieurs cœurs comme il m’est arrivé de le proclamer.

Il faut, de toute urgence, Julie, ma chère Julie, que je me concentre sur la glaise avant que tu sois passée aux nuages. Le paysage St Nizard est si riche, je le connais, qu’il va t’envoyer à tout va des décharges d’adrénaline. Et ce matin il s’est mis en quatre pour te plaire. J’ai déjà risqué la plaisanterie habituelle « nous avons commandé le beau temps au syndicat d’initiative pour toi »
Permets-moi de conclure maintenant que je suis retombé sur tous mes pieds d’abondance. J’ai déniché hier dans mes papiers ce quatrain :
« J’ai creusé le sable avec mes mains
J’ai pétri l’argile avec mes pieds
J’ai engrossé la plaine avec mes graines
J’ai engendré la montagne avec mon cerveau »
C’est ainsi que parle le Dieu Vintu au nom de la terre. Nous aurons bien à faire pour réaliser le programme mais, à deux, je ne doute pas que nous y parvenions.
Julie, tu es là, c’est merveilleux ! je cours te rejoindre dans la pièce à côté et nous sortons au grand air !

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