Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

05 janvier 2006

REEL 5


Les gosses du canal (aucun rapport avec le texte!)

J’ai fait trois pâtés de lapin pour les fêtes. Histoire de juguler ma frousse profonde que les fêtes n’en soient pas, tournent mal. Notre obligation de fête à date fixe pour relancer la roue dans le sens d’un chariot qui va. La vérification que la fête commence, est un baptême inaugural innocent.

« Salut Nouvelle année
qui rit à peine née ! »
Comme elle vient de loin la chanson !

Bref ! Trois pâtés dans trois moules : terrine, moules à cake pour trois destinations différentes. C’est bien sûr la terrine en terre la bien-nommée qui a le meilleur succès d’apparence.
La recette, la mythologie du pâté de lapin vient de ma mère, la Mémé. Nous disions le pâté de la Mémé et cela suffisait à authentifier son excellence. Comme il était meilleur sur la fin, bien rassis, la dernière bouchée, cadeau ultime !
La recette venait des dernières pages de son livre de cuisine, le livre unique de toute sa vie. Elle me fit cadeau de cette dernière page malgré mes protestations en la déchirant pour me la donner. Elle me tendait le relais pour régaler, consoler, passer les fêtes sans encombres. Et je devins donc, par volonté de ma mère, pour mes enfants, la reine du pâté de lapin. Sauf que le mien ne peut pas rivaliser avec le souvenir. Lapins de super-marché nourris aux granulés quand je ne peux m’approvisionner à la ferme. Veau, porc de même provenance. Maman gardait toujours pour l’occasion un Père Lapin, ou une Mère Lapine d’un an d’âge qui faisaient bien dans les trois kilos. Elle enlevait soigneusement l’excédent de graisse. L’eau de vie pour mouiller le pâté était aussi de la production familiale. J’ai de plus en plus de mal de m’en procurer à la source, il ne m’en reste qu’un demi-litre, venu de la bienveillance de Lulu, un lointain cousin qui me fournit aussi en huile de noix.
Cependant, malgré ses tares, mon pâté de lapin fait encore bon effet. Le simple fait d’avoir désossé la bête, brassé les viandes, fait cuire longuement les os dans la marmite pour en extraire la gelée avec lauriers et thym, suffit en général pour qu’il soit bien accueilli. Même s’ils ne se doutent pas de toutes les opérations les convives sont reconnaissants à ce fait-main maison. Cette année j’ai rencontré pourtant l’indifférence, voire l’hostilité au pâté de lapin. A Sète ce fut le mépris des végétariens. Le pâté de lapin est un crime. Le lapin une peluche vivante symbole d’amour.
Les trois garçons de mon fils, avant-hier, n’avaient-ils tout simplement pas faim ou bien, tout ce qui n’est pas Nutella et tartines, les rebute-t-ils d’avance ? Seul Elouan a fait honneur au pâté, davantage je crois pour consoler sa Mamie du refus de ses frères, que par réel appétit. Je crains fort que le reste du pâté n’échoue à la poubelle dans quelques jours.
Bon ! Il faudra que je trouve autre chose pour les épater ! Je vais consulter des blogs gastronomiques fort intéressants que j’ai déjà aperçus en couleurs !
Et puis Julie arrive bientôt avec ses recettes en tout genres, choux farcis Internet, gâteaux au chocolat en mouvement … Pourvu que la neige tienne ! Nous y ferons des îles flottantes !
« Salut Nouvelle Année ! qui rit à peine née ! »

1 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

J'adore l'ile flottant et tant pis pour la neige, qu'elle soit présent ou non, notre rencontre est la plus important!

Dommage, qu'après tant de travail, l'acceuil fut si froid, cela fait mal au coeur. Ne cherche pas aussitôt à "compenser" et les gâter trop, a un moment donnée, peut-être devraient-ils apprendre à ne pas blesser aussi. Mais on met tellement des choses dans leurs tête de "végétariennes"... Mon petit-fils de maryland foncait le nez quand je mangeait de poulet chez eux à cause de l'odeur qui le dérangait.

jeudi, 05 janvier, 2006  

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