Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

11 mai 2006

7 MAI POINTE COURTE


Avant que les orages montagnards et le froid revenu ne transforment les récentes images sétoises en icebergs j’aimerais revenir un peu à La Pointe Courte.
La Pointe Courte, depuis Agnès Varda et son film ( je me souviens de l’avoir étudié comme exercice de ciné-club en stage de la Ligue de l’Enseignement dans les années 60) est bien connue. C’est un quartier de Sète sur l’étang de Thau, un tout petit espace entre mer et étang, filets et parcs à huîtres où vivaient alors une authentique population de la terre et de l’eau. Nous nous sommes repassé le film le soir de la balade … pour vérifier les reflets du blanc et noir dans nos souvenirs.
J’avais oublié l’intrigue amoureuse entre Sylvia Montfort et Philippe Noiret mais pas certaines images de filets séchant sur les piquets. Elles n’ont guère changé, en couleurs cette fois-ci si l’histoire et les dialogues, les voix théâtrales des acteurs m’ont paru … plutôt décalées d’avec le paysage simple et chantant.

« - Tu m’as toujours dit qu’il n’y avait rien à voir …
- Ici il y a du plaisir à vivre
- Ah tu trouves ! Moi pas ! »

La réplique sur le plaisir à vivre ici nous pourrions la garder. Pierre la prononcerait, lui qui frémit comme voile dans le labetch dès que nous apercevons en arrivant l’eau brillant au soleil par les vitres de la voiture. Mais au contraire de la parisienne je répondrais
« Oui je trouve aussi … Il y a du plaisir à vivre ici ! »
depuis que de fréquents séjours agrémentés de la cuisine de la mer et/ou de l’étang m’ont transformée en inconditionnelle de ce pays.

On voit beaucoup de gamins dans la rue étroite, à l’avant ou à l’arrière des maisons basses de pêcheurs dans ce film. Nous avions loué des vélos et c’est presque inconsciemment qu’ils ont pris l’autre jour la direction de La Pointe Courte. Mais mon appareil n’a saisi que deux gosses : un garçon pêchant sur l’étang et une fillette devant sa maison. Pas de voix sonores quêtant l’écho et guettant le contrôleur. Le silence des rues, le soleil, notre visite presque inaperçue et sur le chemin du retour des coquelicots.

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