Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

01 septembre 2006

BRUME

La brume hier …
revenue sur les champs, les toits, les chemins et leurs peupliers.
Partie du fleuve et de la terre.
Ce pays d’eau rendu à ses vapeurs, ses humeurs naufragées …

Hier matin sous les yeux et dans l’objectif. Insaisissable et pourtant insistante. Veut se loger dans nos tourmentes, veut dénicher nos incertaines tentations.
Non ! Tu ne pourras atteindre la rive sans délire. Sans mirage.
Un rayon de soleil vient déchirer l’espoir de brume en toi qui te captive.
Non ! Tu ne peux danser !
S’il ne tenait qu’à toi tu partirais dans les nuages. Maintenant. Tout de suite. Tu franchirais le fleuve d’un seul bond. Sans barque à ta portée tu serais brume simplement. Sans extase inédite.
A modérer tes enthousiasmes tu as appris à accepter tes désillusions.
Tu n’aurais plus besoin de mots à définir. Des sons peut-être. Simplement des sanglots. Des onomatopées. Des rires. Avec le soleil. Lutte d’égalité. Ni vainqueur ni vaincu. Deux voix uniques dans leur recherche de liberté. Flirt appuyé. Léger soudain. Chant de l’être qui se réveille dans sa totale plénitude. Cache-cache enjoué …
Les deux côtés de l’eau dans une seule main.

Un rayon frotte les feuilles jusqu’à ce qu’elles récurent leurs ombres et brillent à neuf dans la cuisine du Bon Dieu.
Car Dieu est bon, il n’y a aucun doute. La brume est là pour te chuchoter tes automnes et te préparer à l’hiver
Car Dieu a tout prévu. Les routes et les distances. Les bifurcations et les chutes. Simplement ne t’a pas donné la carte pour conduire.
Fais attention ! Aux marches de l’escalier. Aux cailloux sous tes pieds. A cette erreur de paralaxe. A l’appareil photographique qui croyant tout saisir te rejette sur l’envers des choses.

Hier c’était la brume. Cette nuit s’en souvient.

1 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

Hier, c'était la brume, avant hier la pluie, et tout cela offert par toi et Peire à mes yeux enchantés.

Avant hier, le spectacle enchanteur, chants avec l'orgue de barbarie, et les gens rencontrés. Des sympathie soudains, souvent.

Mais, hélas, je ne suis pas encore assez "adulte", je ne sais pas encore, n'a pas toujours appris à "A modérer les enthousiasmes ni à accepter les désillusions"

Mes il y a tellement plus des choses à s'y passionner toujours nouvelles que les désillusions passés s'estompent (pour moi) très vite...

vendredi, 01 septembre, 2006  

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