Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

12 novembre 2006

CELUI QUI ...



« Celui qui a planté un arbre dans sa vie …
La citation m’est revenue en apercevant par la fenêtre de la cuisine l’équipe de mes voisins occupée, l’un à tailler le bouleau existant pour le couper ensuite, l’autre à soutenir d’un tuteur le bébé bouleau de remplacement déjà en place ;
Cette phrase, un tant soit peu sentencieuse, je la lisais en passant devant une grande plantation en bas de la côte avant d’atteindre le cours complémentaire de mes jeunes années. Il fallait toujours en effet que je mette pied à terre à cause de mes petites gambettes et du poids de mon cartable sur le porte-bagages du vélo. C’était l’époque où les panneaux sur la rue étaient rares et uniquement destinés à l’information. Or, ici, il s’agissait d’autre chose : obtenir le respect des jeunes arbres, affirmer haut et clair qu’on est du côté de la préservation de la nature ( comme on ne le disait pas encore en vert) …



… n’est pas passé inutilement sur terre »
retrouver la citation a de quoi me consoler de perdre le beau bouleau de mon voisinage que j’ai amplement photographié avant sa mutilation, et par tous les temps. La résidence a attrapé la rage de la tronçonneuse à cause de l’irritation provoquée par la taille des arbres : conifères et bouleaux que chacun avait plantés à son arrivée. L’arbre à taille adulte, dans toute son ampleur est, paraît-il, facteur de trouble de la vue et de la température !

« Respectez cette plantation ! » disait encore l’écriteau de mon enfance. Il a disparu avec le sujet. En place d’arbres, aux abords de la petite ville orgueilleuse qui s’orne de ronds point à jets d’eau et de bacs fleuris, sont maintenant plantées les cages, les caisses parallélépipédiques des hyper, super marchés. ( Intermarché, Casino, ED., Weldom …) On y vend des bûchettes calibrées pour l’entretien de la cheminée, de la sciure à chat en sachets, et des posters géants d’arbres mirifiques.

Je suis reconnaissante à mes voisins d’avoir prévu le futur bouleau qui dans vingt ans me dira bonjour en agitant ses pépites d’argent. Si je peux encore monter sur un escabeau derrière les vitres pour l’épousseter de brume ou de poussière …

1 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

je n'ai jamais planté un arbre dans ma vie... mais j'ai des enfants, cela compte, n'est pas?

moi aussi, j'ai photographié les maronniers de la rue voisine avant qu'ils les coupent et mets des petits bidules en cage à la place, en pleurant en moi sur les merveilleux arbres qui "avaient des racines détruisant le trottoir" parait-il, quoi que, devant la Mairie, une longue rangée reste et reste, seulement "mis en ordre" à chaque fois et coupé comme on tond des soldats fraichement arrivés dans l'armée.

lundi, 13 novembre, 2006  

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