Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

22 janvier 2007

LES CHANSONS QUE JE FAIS 3


Forte de vos encouragements continuer le pèlerinage (ou les pérégrinations) sur la route aux chansons et tout d’abord reprendre le pas de Marie Noël ( nom de famille : Noël comme Arbre de Noël)

« Ah ! Je veux de ma main pour les garder longtemps,
Je veux, pour retrouver sans cesse ma trouvaille
Toutes les attraper avant que le printemps
Les emporte de moi qui me fane et s’en aille

Toutes, oui ! L’une est gaie et mon cœur joue avec ;
L’autre, jeune, mutine et qui fait sa jolie,
Malicieuse un peu, le taquine du bec …
Mais l’autre me l’a pris dans sa mélancolie ;

L’autre frémit autour de moi comme un baiser
Si doux que j’en mourrai si ce chant continue
Et qu’au bord de mon cœur où son cœur s’est posé
Une faiblesse après demeure et m’exténue.

Non ! Je vous assure, elle n’exagère pas Marie Noël ! Il y a bien une captation, un ravissement dans le sens de syncope. Une petite mort pour une renaissance.
Mallarmé :
Vertige ! Voici que frissonne
L’espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne
Ne peut jaillir ni s’apaiser

Tout y est, dans Mallarmé comme dans Marie Noël : l’étourdissement, le baiser. Le besoin d’union, d’unité. Sûr que la chanson est alors extase lyrique, désir sexuel de brûler. Souvent liée à un amour charnel, commanditée par lui, elle a besoin de dire, de crier la joie d’aimer ou la détresse du manque.
La chanson, ma chanson : un bisou voluptueux, un amour de bisou qui se pose sur les lèvres et chatouille jusqu’en bas du dos …
Toutes ? Pas au même titre. Il y a des chansons-pinsons qui se contentent de picorer le point du jour et puis vont voir ailleurs … Il y en a aussi - quelques-unes sur toute une carrière ! - qui sont des oiseaux-lyres. J’en garde le souvenir ébloui de la rencontre. Je vous en raconterai une. « Calla d’Orzu » Souvent ces chansons-là ont une force émotionnelle canalisée qui les font adopter par ceux qui les écoutent. Ils ne se trompent pas sur leur intention. Il ne s’agissait pas de montrer son nombril sur la plage, non ! Il fallait aller nager, voler en pleine mer, boire la mer jusqu’à mourir et puis revenir avec l’oiseau sur le sable. S’y déposer.

« Ah faire l’amour avec la mer
En long en large et en travers …
En diagonale et en quinconce … etc

Mais ce n’est pas le jour de « Calla d’Orzu » ! L’eau est trop fraîche ! Souvenons-nous seulement de cette promesse de récit avec grand orchestre.
Toutes ? Combien sont-elles ? On me pose souvent la question. Je ne sais que répondre ? Je suis depuis toujours brouillée avec les chiffres. J’ai bien tenté un inventaire mais il n’aboutit jamais.

« Je n’peux pas j’ai trop à faire, j’ai les peupliers
les grands peupliers ma chère, les grands peupliers
… »
On suggère :100 ? je réponds « Oui, peut-être. » Peut-être plus. En bonne année de six à 1O nouvelles et plus de 10 années de pratique sérieuse. Décimalement il devrait y avoir ce compte rond mais est-ce que ça compte le nombre des chansons que j’ai faites ? Que le compte soit rond ou carré ce qui compte c’est qu’elles tournent.

« Ah tournez tournez tournez donc
pauvres manèges, pauvres manèges
ah tournez tournez tournez donc
Avec vous je tourne en rond …

A demain où je vous parlerai de l’une ou de l’autre …

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