Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

12 février 2007

LE FROLEMENT DES MOTS-OISEAUX


le frôlement du scarabée, le balbutiement du temps sur la pierre

LES OISEAUX DE MESSIAN : Nicole Malinconi, Mélanie Berger

Un tout petit livre dont on aime tout, le format, le grain du papier, la rigueur de l’impression, l’accord vibrant entre les dessins de la page de gauche, le texte de la page de droite, le noir et le blanc … et la laitance des gris …
Un vrai livre en papier que l’on tient entre ses mains, qui vous feuillette à l’endroit, à l’envers, vous retourne et vous met d’aplomb, pour un moment, un tout petit segment de temps précieusement serré entre ses pages. Et pendant tout ce temps, on a respiré, on était bien, alors on reprend la première page et on recommence à voler, oiseau et espace. Libres.

« Ne disposant pourtant que de mots sans certitude, rien à faire. Contraint par les mots, voilà ce qu’on est ; et inutile de chercher l’issue ailleurs, on le sait ; on n’a rien d’autre pour approcher de ce qui ne peut se dire, rien que du balbutiement, de l’à-peu-près pour toute voie dans le cercle fermé pour tenter de dire le frôlement et l’inaperçu. Ecrire ça au moins, avant de mourir. Les oiseaux, eux, n’en savent rien.

Mon père,lui, si, savait, à sa façon. Francesco mio, il disait, tu entends, c’est la finale du pinson ; il termine comme ça, Francesco mio.
On écoutait ; c’était bien ça ; on répétait, tellement c’était ça, tellement ce ne l’était pas ; on rigolait, lui et moi, de dire ces mots-là qui faisaient la musique du pinson, qui n’étaient que des mots, forcément. »

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

J'y vois un poissson, avec un oeil qui se promène...

lundi, 12 février, 2007  

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