Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

27 mai 2007

IMAGE 5 : trois demis

Rencontre d’un type nouveau. C’est d’abord quand je la dépasse sur le bord de route, une jeune femme enfoncée dans son téléphone. Mais non ! juste en surface, puisque je l’entends commenter mon propre passage. La communication finie, elle me demande de joindre son pas au mien.
La route monte, j’ai mon sac à aquarelle et il fait chaud, en direction de Pinsot. Nous tournons bride pour redescendre. Voilà un petit sentier sur la droite. Elle craint qu’il n’arrive à une maison. Je l’encourage : il n’y a pas de pancarte pour le défendre.
Nous avons déjà échangé les renseignements essentiels. Voici le sujet de l’examen d’entrée en école d’infirmière : la responsabilité. Beau sujet, du civil au privé, comme les chemins, pourvu que l’on ne s’y perde …
Un grand gaillard tient le portail du passage. « Ah ! » Je demande permission à la jardinière qui déboule de ses plates-bandes pour qu’il nous l’ouvre obligeamment. Et tout s’enchaîne à merveille : le rhododendron, la photo avec Lili Propriétaire, le grand escogriffe qui se prétend sorti de prison et anathématise la sarkosie toute entière. Photo. Avec la future infirmière entre les deux grands-mères par ce qui se révèle un kiné en congé. Plaisanteries. Outrances ordurières. Il faut bien épater la belle fille et entourer les grands-mères d’un frisson de jeunesse iconoclaste.


Puis, par la descente acrobatique vers le ruisseau, les ruelles, l’arrivée à Alphonse Daudet*. En voilà un dont les blocs de blog sont en exposition bien visible. Je connais. Je suis déjà passée par là l’an dernier.
On termine aux demis, (mais pas d’eau de source), à la Chartreuse, dans le bistrot guinguette où les assurés sociaux dépensent leur trop-plein d’énergie les après-midi sans cure à guincher la java de l’éternité.
Grâce aux bons soins de la Sécu, des infirmières et des kinés patentés.

*« je viens d’aller boire mon demi verre à la source, cette source précieuse est à 10mn du pays, en montant du côté des hauts-fourneaux, dans la gorge où roule et gronde un torrent tout mousseux d’écume, descendu du glacier qui ferme la perspective, luisant et clair entre les alpes bleues, et qui semble dans cette blancheur des eaux battues, fondre et délayer sans cesse sa base invisible et neigeuse. »

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