Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

20 septembre 2007

AUTOMNE


Le mot a commencé a appareillé dans les méninges depuis quelques jours en lisant Aben au jardin, Julie dans la rue photographiant une dame de 9O ans, David " Autum across America" et en écoutant les feuilles mortes craquer sous les pieds à La Loue avant de la quitter. St Nizier a toujours un bon mois de décalage avec le bas, ici c'est encore été et roses.

Automne, mon automne dans mes viscères, dans les arbres de ma mémoire ... Automne des récoltes et des vagues de vent ...

" Dire que l'automne est l'automne n'est pas trahir le jardin" Pervin Shakir, un poète pakistanais.

Jérôme Pellissier, La guerre des âges.
Postface de Pierre Pfitzenmeyer.
Editions Armand Colin, mars 2007
... une guerre entre des vieux captant à leur profit les richesses matérielles et sociales du pays et des jeunes délaissés par une société en crise. Une guerre où chaque camp pourrait bientôt attaquer : les jeunes en refusant de financer les retraites des seniors ou les soins des personnes âgées malades ; les vieux en ne transmettant pas le pouvoir, voire en accaparant les ressources nécessaires à l’éducation et aux investissements…

Depuis quelques mois, qu’elle prenne forme de reproche (de la part de jeunes) ou de mea-culpa (de la part de baby-boomers), l’accusation s’étoffe et pointe les coupables : les seniors.

Coupables dans bien des domaines : ils sont nombreux, très nombreux et faute d’avoir mis au monde autant d’enfants que les générations précédentes, ils forment ce papy-boom, ce « tsunami démographique » (comme l’a dit récemment un ministre), cette « marée grise » qui va paraît-il submerger le pays. Une « marée grise » de papy-boomers qu’on nous dit responsables de tous les maux : du chômage des jeunes, de la dette du pays, du casse-tête des retraites, du gouffre de la sécurité sociale, etc. Coupables, quoi qu’ils fassent : sont-ils riches et en pleine forme, c’est… au détriment des jeunes ; sont-ils pauvres et malades, ils vont… coûter cher aux jeunes.

Mais au fait, ces seniors qu’on attaque tant qu’ils commencent à ressembler aux parfaits boucs émissaires d’une société déboussolée, quels sont réellement leurs revenus, leurs activités, leurs rapports au travail, leurs modes de vie ? Et si l’image du riche et fringant senior était un cliché incapable de rendre compte d’une réalité beaucoup plus complexe… et nuancée ? Et si de très nombreux « seniors », loin de s’accrocher à l’emploi, en étaient exclus de plus en plus tôt, dès 45 ans désormais ; et si, loin d’être riches, ils étaient nombreux à avoir du mal à joindre les deux bouts ; et si, loin d’avoir le pouvoir, les retraités avaient du mal à se faire entendre publiquement ?

Et qu’en est-il, non des seniors, mais des vrais vieux, de ceux qui – même s’ils vont majoritairement bien – souffrent souvent de maladies ou de handicaps. Comment sont-ils considérés et traités, ces vrais vieux dont on nous parle surtout en temps de canicule ? Notre société met-elle à leur service autant de moyens qu’elle le prétend lorsqu’elle déplore le « coût » faramineux des soins et de la dépendance ? S’ils coûtent si chers, ces vieux qui déséquilibrent les comptes sociaux, c’est forcément qu’ils sont aussi bien aidés et soignés en France que chez certains de nos voisins européens... Non, pourtant : les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer, par exemple, et leurs proches, vivent bien mieux dans d’autres pays. Où existent de nombreux lieux adaptés à leur maladie, où les familles sont soutenues et accompagnées, et où la sécurité sociale n’est pas au fond d’un gouffre !

Au fait… ces très vieux, qui ne produisent plus, qui ne consomment plus que des aides et des soins, sont-ils bien compatibles avec une société obsédée par la rentabilité de l’être humain, par son potentiel de production et de consommation ? Le grand nombre des futurs vieux retraités, des futurs vieux malades, ne va-t-il pas devenir un véritable problème ? Comment le résoudre ? Allons-nous nous inspirer du passé – d’un passé proche et pourtant méconnu où l’on découvre qu’il est déjà arrivé que les vieilles personnes ne travaillant plus soient collectivement traitées comme des poids morts, inutiles, superflus.

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Ah ben c'est y est, te revoilou !
Heureux qui comme Ulisse à fait un beau voyage ou comme nous qui ont dormi longtemps.
Plus de deux mois d'absence chacun sans pourtant se croiser...
Je ne suis pas passé si loin de l'Isére, mais l'autoroute était pressée...
Bises fraternelles

jeudi, 20 septembre, 2007  

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