Mots et couleurs

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19 mars 2008

FRUITS DE MER




FRUITS DE MER

Je ne suis pas née au bord de la mer. Longtemps je n’ai connu que les fruits de terre, les pommes, les poires et les scoubidous, quelquefois les fruits de ciel quand j’avais la tête dans les nuages et m’y trouvais bien.
Mais aujourd’hui, je dois reconnaître aux fruits de mer bien des vertus civilisatrices. Autour de leurs plateaux, de leurs assiettes, les visages sont épanouis, les verres tintent. Santé !
Dès l’arrivée au Sud il y a du désir de consommation dans l’air ! oh pas moi ! j’ai eu beau chercher à apprendre à les épeler ces fruits rares, je reste une terrienne incapable de les consommer crus. Cuits, s’ils poussent sur les mouliers, les coquiers, les crevettiers, je les accepte. Avec des frites de préférence. S’ils se mélangent à de la verdure je tente l’aventure ! las ! le soir même je suis malade, complètement malade, et mon organisme les rejette.


Cependant dès l’arrivée à Sète j’ai sacrifié à la tradition. Passant près de leur étal j’ai eu envie de les offrir à mon invitée et nous nous sommes retrouvées Au Flo des Mots, librairie porte-pot, avec le plateau réfrigéré, joliment emballé de papier cristal comme un bouquet de fleurs. Et c’est vrai qu’ils tiennent des fleurs tendres et suaves ces fruits, rosés, nacrés, sveltes et bourgeonnants.
A Port Bacarès ils furent montés en colliers, en rivières, si manifestement faits pour séduire que je m’y suis laissé prendre. A Perpignan, forte de la leçon de la veille, j’ai dédaigné leurs sourires pervers et me suis contenté d’une 1/2 assiette de Tagliatelles à l’eau. Mais quel ravissement de lire autour de moi tant de perles de convoitise et de satisfaction dans les yeux de mes voisins.
J’ai au moins le privilège de les dévorer de l’appareil photographique. Et ne m’en prive pas !

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