Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

09 août 2009

NE SE TERMINE PAS


Ne se termine pas le chemin. S'en va son petit train train. De génération en génération conduit vers et ramène de ... Accepte les tournants, les lignes droites, les redites, les découvertes. Petit chemin d'herbe ou chemin de cailloux. Mouche les genoux " caramouche" dirait l'ancêtre qui s'y connaissait en chutes et anichroches de toutes sortes. Lisse aux coudes et sur les joues le vent frais, la douce brise. Tanne le cuir de la plante des pieds ... Porte encore chez moi pour les nostalgiques le nom de VIE, via ainsi cette Vie Neuve qui n'a jamais vieilli et où les noisetiers tendent leurs bras aux écureuils... S'appelle encore CHARRET, CHEMIN DE TERRE puisqu'il accepte les chars et les tracteurs, puisqu'il conduit aux "terres" que l'on cultive. Ne se termine pas, même quand il est arrivé. Recommence. Pour toi le Paul qui aimait tant t'y installer avec ton pliant, ton chevalet, tes pinceaux. Comme tu m'as appris à regarder ! "Ne copie pas disais-tu, dis à ta main d'aider ton oeil, à ton oeil de tenir ta main. Ne comprends pas ! Ne cherche pas à comprendre, à mesurer, à expliquer. Va avec. Respire avec." Je garde sur le mur ton tableau du chemin entre les peupliers. Ne finira jamais le tableau du cousin Paul. Affiche toujours l'éternité. Recommence aussi pour toi la Berthe qui m'a laissé ta maison. Garde les salicaires, les reines de prés, les cannes d'or et les églantines exactement comme tu l'a voulu. Ne se termine pas, ma mère, le chemin tant que je plante, sur son bord, tes chansons et tes recettes de cuisine.

08 août 2009

ENSEMBLE DE PRATIQUES


toujours de l'atelier d'écriture

je panique ... un ensemble de pratiques ? ... alors que je n'ai jamais pu ensembler quoi que ce soit. Ensembler ou assembler ? Mettre en Semble, faire semblant avec une unité qui se dérobe toujours. Il serait temps pourtant. J'ai passé le cap des incertitudes destructrices. Le cap ? la tête, la têtasse ? Celle qui bourdonne et siffle le vent dans les mâtines ?
Comment ai-je fait pour doubler le cap et l'ai-je d'ailleurs doublé ? Je ne sais. Je ne sais ni conduire la barque, ni repérer sur la carte les îles et les brisants. et cependant ... Par un ensemble de pratiques d'écriture, certes aléatoire, je recompose à ma manière, incohérente et non rédhibitoire, l'ensemble de mes jours fixés sur une toile.
Une toile d'araignée. Je l'ai regardée se faire entre le sol et la branche hier même. j'ai admiré. Tenace l'araignée ! Géomètre expert. La toile déchirée par le vent, un visiteur qui passe : elle recommence. Dans l'air aux mille directions elle choisit les points d'ancrage. Elle tourne en rond. Volontairement. Elle échafaude, elle équilibre. D'où lui vient cette science si exacte, si parfaite ? Du hasard de la branche ? De la proximité du ciel et de la terre ? Se pose-t-elle la question ? Elle avance. Dans la lumière de l'été, petite tâche sombre, elle pratique. Sa toile est un piège nourricier. Pour elle-même. Arachnéenne. Légère de
sa suspension dans l'es
Parfois !

ENVERS ET AUJOURD'HUI


petit retour furtif dans l'adsl
de l'atelier d'écriture aussitôt ouvert ce matin ENVERS

En vers tout passe mieux. Potion magique pour qui a, dès l'enfance, avalé à dose répétitive ces morceaux calibrés du langage des dieux. Les vers: les longs, les courts, les moyens ... les iambes, les octo, les déca, les alexandres, m'ont permis de franchir les étapes ennuyeuses, les bachotages, les fêtes de famille, les mariages ratés ... oh vers de mirliton parfois ! Chansons. ils m'ont permis d'avancer jusqu'à aujourd'hui ...
il était une fois- et deux serait coutume-
une enfant mal lotie qui s'inquiétait de tout.
Sur la branche d'un arbre elle posa une plume.
Elle se gratta l'oreille et parla au coucou.
Coucou lui répondit avec cette insistance
que la vie au grand air donne à qui veut l'entendre
"Prends ton temps pour écrire et entre dans la danse !
Tes vers comme le vin seront souples et tendres.
Il suffit que tu crois pouvoir en faire le tour."
Envers et contre tous, la fille alors, sereine,
tricota des chansons et chaussa des poèmes.
Elle partit sur la route comme un bon troubadour.
Arrivée au couchant de ce livre immense
elle regarda la plume qui tombait de ses doigts
Chercha à la troquer contre une robe en soie.
Mais sur le marché fi ! Personne ne voulut
lui payer les endroits ni les envers du cru.
Tant pis , se dit la fille, sans se décourager,
je reprendrai la route si j'avais à reprendre
avec même souliers.
Envers mon père, envers ma mère et envers mes enfants,
je referai la route des mêmes sentiments