Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

01 mars 2010

LE MATIN SUR MON ILE

Le matin sur mon île s’ouvre de tous côtés
Aucun mur, pas une frontière
L’eau clapote à tout va
La lumière se dépêche
d’atteindre son versant
sans que rien ne l’empêche
Les grands arbres lancés
à l’assaut du grand ciel
n’ont pas été plantés
C’est le vent qui s’en vint
sans compter les années
y déposer les graines

Ce matin-là sur l’île
quand Phonse est arrivé
avec les frères Togo
(Non pas des cannibales !
Mais leur ancêtre avait
sans doute pour quelques balles
chassé l’homme là-bas)
ils ont posé l’arpie
dans le fond du bateau
l’arpie, les rames, la musette …
Avant de commencer
la hache sur le dos
ont craché dans leurs mains
Bu une lampée de gnole
« No y van !» ont-ils dit
sans autres précisions
inutiles on le sait
car de tels compagnons
n’ont pas besoin de mots
pour lancer la cognée …
Ont attaqué le chêne
ont tronçonné l’aubier
À deux c’est plus facile
de manier le trussier
lâché l’outil de temps en temps
pour s’en aller pisser …
Vers neuf heures le casse-croûte …
Mon père a dans sa poche
la montre en argent rond
un peu vexée de ne servir à rien
puisqu’on a le soleil
pour rassurer les heures …
Mais s’il la sort quand même
ce n’est que pour les frères
qui vérifient ainsi qu’il a l’sens des affaires
car un chef se doit à son autorité.
Le soleil au zénith invite à se « chiètoa »
Pas besoin de fauteuil
Un seul tronc fait la paire
Pas de radio de bord
Pas de cris de colère
jusqu’à ce que le soir invite à embarquer.

Grand maître aussi sur le bateau
Coupeur de bois
Charmeur d’oiseau
Du grand Rhône
Grand timonier
sachant souquer

1 commentaires:

Blogger Solange a dit...

Elle semble bien belle votre île, sauvage puisqu'il faut déboiser.

mardi, 02 mars, 2010  

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