Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

16 mars 2010

peut plier


Il en reste encore des trois autres côtés de la maison même si ceux qui avaient racines familiales sont couchés sur le côté. Je ne manquerai pas, Julie, de la symphonie du vent dans leurs feuillages en toute saison même s'il m'a semblé que le vent sur la terre nue devant la maison ce dimanche avait changé de ton et d'intention. Plus rageur, moins mélodieux. En tout cas ils sont plantés dans mes cahiers, en peinture, en photos, dans les mémoires d'ordinateur et dans les livrets anciens.

Tu peux t'inspirer de celui-ci Solange, un isolé de bord de fossé, échappé à la rafle.

Un coup de chapeau en écriture une dernière fois avant de les quitter Aza.

1986 ENTRE LES MIROIRS

J'écris pour les mille mots mille-pattes et leur cheminement à travers ronces et jachères.
j'écris pour la déraisonnable litanie des écluses premières
Pour un son accroché, laine brute aux buissons.
C'est à cause des peupliers que j'écris
car
j'ai vérifié qu'ils ne savent pas dire leur long misérable appel d'eau
qu'ils ne savent
que changer de robe pour chaque usage
que se trouer de vent et ployer leur étreinte.
Ils sont si longs, longs. Leur printemps pelucheux montrent leurs hallebardes voltigées de faux cygnes et sans cages à oiseaux
C'est d'après eux que je reconnais les collines en rentrant au pays. Ils bordent les labours
mais ils ne savent pas pourquoi de plus en plus on les entasse alors qu'ils ne faisaient que longer la maison.
Cette tristesse des peupliers qui n'ont plus rien à faire que produire et rien à dire que ces lignes en troupeaux
n'ai-je pas à l'écrire pour qu'elle n'atteigne pas
mes os ?
J'écris. ils les débitent en cagettes. Eux, les fiers peupliers, majordomes debout. En plateaux.
Et leurs ramilles d'or, leur tendre vert nuage, ils les brûlent en monceaux de déchets de marchés, de clochards en débine
Peupliers en guenilles qui crépitent et crient sous l'éclair des villes
Foudroyés de plein fouet parce qu'ils étaient trop hauts.

3 commentaires:

Blogger Solange a dit...

De si beaux arbres quel dommage.

mardi, 16 mars, 2010  
Blogger micheline a dit...

a fait renaître une vieille chanson que chantait mon oncle quand j'étais enfant:

la chanson des peupliers.( tu connais?

"Le vent souffle dans les ramures
Dans les genêts, dans les sentiers.
Entendez-vous ces doux murmures,
...Ces doux murmures ?
C'est la chanson des peupliers !
C'est la chanson des peupliers !"

mercredi, 17 mars, 2010  
Anonymous gazou a dit...

Qu'elle me plaît ! Qu'elle est belle cette ode aux peupliers!

vendredi, 19 mars, 2010  

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