Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

06 février 2011

NOUS /PAS ENCORE ...


6 fèvrier

entendu à la radio : « Chaque JE est en grande partie un NOUS »:

Regard en arrière sur le 4 fèvrier
Je marche sur le sentier, temps vif, bonnes jambes, beau silence sur les prés, les arbres, le moindre brin d’herbe qui se dresse, givrés. Zut ! l’appareil photo ne se déclenche pas. J’ai dû oublier de le recharger. Quel dommage avec ce soleil qui commence à émouvoir le givre et ce ciel qui bleuit tendrement !
Une silhouette emmitouflée va me croiser, ne serait-ce pas J ? Mais oui c’est bien elle. Privée de photos elle aussi ( sans doute le trop grand froid qui bloque les appareils). Il y a bien longtemps que nous ne nous sommes pas vues mais le récit coule de source …
NOUS marchons maintenant dans le même sens. Nous donnons le même sens à notre marche. Elle préparait en marchant sa conférence sur « Comment entrer ou rester en relation avec des personnes désorientées ou confuses ». Moi, je venais juste d’inscrire sur une carte postale dans ma poche ce qui me trottait dans la tête en pensant plus spécialement à Rose et à la toute petite Mm D., de la maison de retraite, à leur sourire d’enfants, à leur présence chancelante dans les couloirs … J’avais envie de les revoir … de retrouver des forces neuves au contact de leur fragilité et de leur acceptation du Grand Age. Car c’est bien ce qu’elles m’avaient donné : du bonheur.
Nous pensions toutes deux à plus vieux, plus désorientés que nous, ceux que l’on appelle gentiment « les personnes dépendantes. » Gentiment, ou économiquement rentable ?
Et l’essentiel de nos pensées se sont transvasées sur le paysage. Et le paysage a traversé notre regard. Et ce n’était pas triste. Et nous pouvions nous dire l’une à l’autre que nous les aimions ces plus vieux encore, que nous aimions la vie sous toutes ses formes … et je pouvais sortir de ma poche ma carte postale interrompue

Nous ne sommes pas encore comme eux
Pas encore ridés d’autres failles
Pas encore guidés d’autres yeux
Lavés d’autres mains, criblés d’autres grenailles

Mais nous nous entendons déjà
À travers leurs rires qui s’écaillent …

2 commentaires:

Blogger Solange a dit...

J'ai fait longtemps du bénévolat auprès des personnes agées, elles sont très attachantes et nous rendent bien le bonheur qu'on leur donne.

lundi, 07 février, 2011  
Anonymous gazou a dit...

Quel très beau texte plein de charme et d'émotion et qui nous permet de découvrir un autre regard sur les personnes dépendantes

samedi, 26 février, 2011  

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