Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

21 mars 2015

le v'là !


La vieille femme

De regrets souriants en libres échappées


Du moins elle le voudrait
Du moins elle s’y accroche
À aligner des mots sur la page du temps
elle croit encore renaître aux marges du printemps

Elle rit, elle se fait belle
Le matin qui s’étale
envoie par la fenêtre
des odeurs de pétales
et des tiges offertes

Elle laisse sa main verte
planter des mots nouveaux
Et les mots effilés comme des haricots
s’en iront en salade ou en plat principal

Elle a le temps pour rien
Pas besoin de marchés
Pas besoin de commandes en termes d’Internet

Elle a les mots gratis
Elle a les mots de rien
coincés dedans la lisse
Elle tisse
                  et même sans lunettes
elle les voit scintiller et pencher doucement
comme une étoile au ciel
vers elle …
et vers le firmament.

Elle ne désespère pas de revenir au terme
C’est à dire à la source c’est à dire à la fin
Arriver
tout comme une gazelle
à ses commencements
les sabots déliés
la tête humant le vent
et SIMULTANÉMENT
elle respire et gouverne
Car c’est en éventail
qu’elle dispose le temps en lames ajourées
De la rose gravée aux rives de l’Espagne
à la rose en bouquet déposée ce dimanche par l’amie des jardins

Ah la rose ! Quel cadeau !
De Ronsard à Lorca
De Marthe à Monique
Écrite, effeuillée
Respirée et séchée
Greffée et circonscrite
Muette et chantante

Ah la rose éclose
au bord de mes attentes !

20 mars 2015

et voici ...


Du même livre reprendre les chapitres

Et voici que les mots se lisent autrement
Se lisent calmement
plus sonores, plus rebelles aux explications vaines
Et voici que les mots se lisent en poème
Se lisent en musique
une sourdine venue du corps qui se souvient
un orphéon dans le lointain
qui appelle à la danse
Et voici que les mots se lisent
immenses
et tout petits
dans la courbe du ciel.

13 mars 2015

au secours !

le monstre va avaler la lune

Que ferai-je  sans toi Lune au doux visage

qui depuis si longtemps suit mes regards des yeux ?
Toi qui fis de mes nuits seulement un passage
À traverser sans peur dans le noir sous la pluie

Avec toi j’ai franchi les mois et les semaines
Découvert que la forme joue à se transformer
Que la lumière change quand le coeur se promène
De l’enfance au couchant, du tout à la moitié

Garde-moi d’oublier la moindre des merveilles
Qui s’offre chaque fois que je sais butiner
Le cœur de chaque rose tout comme les abeilles
Savent de tes rayons avec ceux du soleil
Faire miel et d’ombre et de pure clarté