les oranges sur le quai
Les oranges alors n’étaient que pour les riches
Si bien
empaquetées que, même du regard,
Les gamins
faméliques n’en voyaient la couleur.
La veille
de Noël les mères, les nourrices
Tentaient
d’imaginer comment les faire tomber
D’un arbre
prolifique jusque dans les souliers.
Sur le quai les dockers gardaient la cargaison
Sur le quai les dockers gardaient la cargaison
Pas besoin
de fusils, de lances et de piques
La loi
dessus les têtes suffisait à proscrire
Et bien
mieux que des chaînes protégeait le navire.
Voiles et
cheminées au fin fond des ruelles
Afrique,
Amérique, tropiques et oranges
Étaient des
mots abstraits comme sourire d’ange.
Jusqu’où
sont-ils allés ces ballots légendaires
Jusqu’en
lointaine Hollande ou prude Angleterre ?
Il ne s’en
souvient plus, il a tout oublié
le vaillant
capitaine au fond de la tranchée
Immobile
dans la boue en attendant les Boches
Il tient
entre ses doigts, surgie de quelle poche ?
Une peau
craquelée, orange de mémoire
Lui parler
lentement d’improbable victoire
déchargement des oranges Port de Sète Anonyme
1 commentaires:
C'est bien dit bravo!
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