Mots et couleurs
textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles
30 septembre 2016
29 septembre 2016
en sucre
Bonheur quand le rêve me ramène un mot doux, un beau mot chargé de mémoire et me caressant le dos jusqu'à lui redonner souplesse et vigueur;
Dans le rêve visite de mes deux tutélaires tutrices : ma mère et ma marraine. Cette dernière venue rejoindre la première à la maison. En souriant elles se rappellent comment elles s'appelaient : SUCRE
J'entends le mot distinctement. Il me réveille et m'éblouit. Au delà de l'oubli je redeviens peut-être pour la journée entière cette petite fille "en sucre" que l'on pourléchait. Ce qui ne veut pas dire "fragile" non ! "ma G en sucre" c'était le cadeau pour la route : ça l'est encore pour ce jour !
Puissance des mots ! Mystère des rêves !
comme des grues qui mettent le ciel à portée de main !
28 septembre 2016
rondicule
C'était nettement plus que rien
Ce mot posé sur cette assiette du matin
Un mot dont
elle cernait la courbe
À peine
plus lourd qu’une palourde
Comme une
barque sur le canal
Il allait
de son train normal
Au devant
d’un appareillage
Le temps ne
lui importait pas
Il se
contentait d’être là
Quelle grue
prendre pour l’élever ?
Quel palan ? Quel pic ? Quel piolet ?
Pour le
faire entrer dans la lice
Consciente qu’un même geste sur le bouton
Pouvait
l’éteindre ou le prendre
Elle
attendit que le mot rond
Vienne la
chercher dans ses angles
27 septembre 2016
23 septembre 2016
la question qui se repose
le tour de la question
Avait paru
si simple
Qu’elle
partit du bon pied
Sans songer
à savoir
Que s’usent
les méninges
Que les
plantes s’irritent
À marcher
sans savoir
Mais quand
elle eut tourné
Plusieurs
fois sans comprendre
Qu’el
le
était la question
Et d’où
partait le sens
C’est à
califourchon et c’est à reculons
Qu’elle
s’assit sur le bord
Où
chantaient les oiseaux
Le temps
retint son vol
La réponse
adéquate
Dans les
plis et les bosses
Vint loger
ses contours
22 septembre 2016
Salut vous du matin !
Pour cause de travaux message de la nuit noire périmé, comme les dessins de la rue d'en face
Le sommeil
va venir avec ses chaussons roses
Doucement piétiner
les mots et les idées
Gentiment s’installer
sous la plante des pieds
Raccommoder
les trous jusque dans les neurones
Il va
fermer la porte et ouvrir la fenêtre
C’est un
sommeil courtois qui ne manque pas d’air
Ose tout,
prend le large, ne revient en arrière
Salut à toi
sommeil ! Bye Bye à toi névrose !
21 septembre 2016
c'est prévu
Comme des
statuts caduques
c'est prévu: ils vont déposer la grue
Elle a fini
son service .
C’est
prévu : ils vont condamner la rue
Par arrêté
municipal
on ne peut
plus aller au bal
de la rue.
Une autre
grue, elle, viendra
bien plus
forte et bien plus haute
pour
démonter la grue mienne
C’est
prévu : je vais être un peu triste
Sans grue
dans le petit matin
Pour m’en
aller à la pêche
des mots
sur mon papier gris
Une belle
grue si jaune
que le
soleil en pâlit.
Tant pis
pour ma grue !
Qu’elle
aille
Ailleurs
tricoter des mailles
de fer et
de bulldozers !
Mais
j’aimais quand elle venait
La nuit
comme un chat fourré
déposer
dedans mes rêves
de la lune
et des éclairs
20 septembre 2016
à pêcher ...
La grue
s’emploie et persévère
à pêcher la lune à l'envers
Mais la
lune expérimentée
Sait se
glisser sur le côté
Toi-même,
lune et grue à la fois
Ne tarde
pas par le guingois
d’échapper
aux nuits indociles
Pour
rejoindre la longue file
de ceux qui
marchent de travers
mais font
de l’été en hiver
Et du jour
à tire larigot
Pastille au miel et berlingot
Tout à la
fois pris et prenant
Échappée
belle et vent devant
19 septembre 2016
roses du matin
le ciel est rose comme un bambin
la rose d'amitié fleurit en boite à mails
Mes projets éclairés par un nouveau soleil
perdent le plomb de l'aile
et s'envolent à tue-tête
à tue-chagrin
il n'y a pas de rose, que des gris qui me toisent
la grue est monstrueuse sur le chantier d'en face
mais je vais m'appliquer à lui donner - que diable !-
un peu de remontant rose dedans ma glace
18 septembre 2016
bulles
l'homme avec deux bambous liés par deux ficelles
A préparé de l’eau bien lavée au savon
Il suffit
de plonger dans le seau les bâtons
Et d’un
geste gracieux les propulser dans l’air
Pour que
des bulles blondes irisées de
cannelle
S’élèvent
dans l’azur comme des mirlitons
Les
enfants, fous de joie, courent et sautent à tue-tête
Les grands
photographient et s’exclament à foison
Il faut si
peu de chose pour que la vie ruisselle
Place de la
Comédie à Montpellier ce jour
Pour un
budget modeste et un simple détour
17 septembre 2016
bien chers ...
un jour anniversaire
est un jour ordinaire
d'abord nez renfrogné
un jour anniversaire
se doit d'être adultère
avec le passé
de profil ou de face
doit se faire une raison
le temps a ses saisons
un jour anniversaire
espère être souhaitable
les deux pieds sous la table
envoie sur la planète
des signaux pathétiques
d'être le jour unique
qui fait au temps la nique
15 septembre 2016
nouvelle lune
Comme une page sur le ciel
Comme un discours qui ne dit mot
Comme une page à ciel ouvert
La pleine lune
Comme une femme qui se dessine
Des yeux, des rires et des douceurs
Un sein tout rond
Comme une femme
Qui joue à l’eau
Et s’y reflète
Sur le théâtre de la nuit
Une lanterne, un feu follet
La pleine lune
14 septembre 2016
à nouvelle vie mot nouveau
RONDICULE
C’était
nettement plus que rien
Ce mot posé
sur cette assiette
du matin
Un mot dont
elle cernait la courbe
À peine
plus lourd qu’une palourde
Comme une
barque sur le canal
Il allait
de son train banal
Au-devant
d’un appareillage
Le temps ne
lui importait pas
Il se
contentait d’être là
Animal
Quelle grue
choisir pour l’élever
Quel palan,
quel pic, quel projet
Pour le
faire entrer dans la lice ?
Consciente
qu’un geste sur le bouton
Pouvait
l’éclairer ou l’éteindre
Elle
attendit que le mot ROND
Vienne la
chercher dans ses angles
13 septembre 2016
deuxième vie
Avec une seule vie que pourrais-je bien faire
Qui ne soit
de routine et de propos oiseux
Avec une
seule vie pour unique frontière`
que puis-je
espérer qui ne soit ennuyeux ?
C’est
pourquoi je préfère, sans trop savoir en somme
deux vies
d’abord à consommer, à rêver à la fois
Une pour le
matin où je me sens très sobre
Une pour
les soirées, ivre jusqu’à plus soif
Pas de
regrets quand l’une ou l’autre se disperse
Je peux
inter changer mes œufs dans le panier
Je peux
laisser la bride sur le cou de l’averse
Sans plus
avoir besoin d’enter au sablier
Sur le
socle rigide plus besoin de prothèses
Je peux
voler de l’une à l’autre sans frissonner
De l’une à
l’autre amour m’enfiévrer à mon aise
Sans avoir
de comptes à rendre ou à donner
C’est bien
la solution unique à nos problèmes
Avoir plus
d’une vie c’est vivre deux cents ans
Et plus j’y
réfléchis plus je crois que l’on aime
D’autant
mieux ses automnes quand on est au printemps
Ce n’est
pas jeu de mots, ce n’est pas faux calculs
Non c’est
une évidence de vivre plusieurs fois
Je croirais
avancer chaque jour où recule
La petite
insatiable qui est née avant moi
Je suis si
éblouie d’avoir enfin pu prendre
Le temps de
vivre, le temps d’aimer, sans retenue
Qu’il
fallait vous le dire afin de vous entendre
Proposer à
l’envi une autre vie de plus